La saison de contrôle de la qualité bactériologique des eaux de baignade par l’Agence Régionale de Santé (ARS) s’est déroulée du 14 juin au 15 septembre. Les analyses visent à détecter la contamination de l’eau de baignade par des bactéries fécales (Escherichia coli et entérocoques intestinaux). Leur présence est un indicateur de pollution par des eaux usées ou du ruissellement sur des surfaces ayant subi l’épandage de produits issus de déjections animales. Des résultats sont disponibles sur le site du ministère de la santé.
Au vu des informations affichées le 27 septembre 2016, cela représente, dans le pays de Brest, 852 contrôles sur 112 sites. A quelques exceptions près, un site fait l’objet de 8 contrôles de mai à septembre. Un nombre de seulement 5 contrôles coïncide en général avec un historique de résultats excellents par le passé. Seulement 17 contrôles sur 15 sites ont révélé une mauvaise qualité de l’eau pour cause de bactéries. A une exception près, les contrôles mauvais se situent tous sur la côte Ouest et Nord, entre Lampaul-Plouarzel et Kerlouan. Le classement « excellent » en 2015 de tous les sites de Plougastel-Daoulas jusqu’à Argol au sud de la Presqu’ile de Crozon semble se confirmer, sauf sur le site de Kerdreolet à L’Hopital-Camfrout. Celui-ci avait déjà été classé « insuffisant » en 2013. La répartition des mauvais résultats est cohérente des celle des classements de 2015. La situation évolue cependant. Sur les 10 sites marqués en rouge l’année dernière, 9 n’ont eu que des résultats bons ou moyens en 2016. Des plages à Kerlouan et Guisseny qui présentaient 2 ou 3 résultats insuffisants l’année dernière n’en présente plus aucun. Par contre, un site comme Nodeven à Kerlouan, classé excellent et sans défauts depuis 10 ans, voit apparaître un résultat mauvais. La commune présentant le plus de détections de bactéries en 2016 est celle de Landunvez. 7 contrôles y ont été mauvais.
Le site du ministère de la santé laisse apparaître 5 détections à Landunvez. Deux, survenues sur la plage de Penfoul, ont été retirées de l’affichage après le 1er septembre. La suppression est confirmée par l’ARS : « La disparition du site est liée à leur non prise en compte dans le calcul du classement de baignade 2016 ». Conformément à la directive européenne de 2006/7/CE et aux orientations transmises par la direction générale de la santé, des échantillons prélevés dans le cadre du contrôle sanitaire lors d’un épisode de pollution à court terme peuvent être écartés sous réserves de conditions définies par la directive. Cela pourrait donner l’impression que l’ARS fait un cas particulier de la plage de Penfoul. Le cas échéant, il serait sans doute intéressant de savoir sur quelle initiative et dans quel but. Le bilan dans la commune et aux alentours ne va pas dans le sens d’une origine limitée au ruisseau débouchant sur la plage. Le 21 juin un contrôle a été mauvais à Penfoul mais aussi à Gwen Trez au sud-ouest. Ce site, classé excellent, voit déboucher un autre ruisseau et se montre sans défauts depuis 2011. Plus marquant, la détection du 3 août à Penfoul s’est accompagnée le même jour d’une autre à Gwen Trez mais aussi, plus au sud, de deux à Porspoder et d’une à Lampaul-Plouarzel. Face à une problématique qui peut concerner plusieurs communes, l’intérêt de ne pas prendre en compte les mesures de Penfoul ne semble pas évident. Au bilan, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu détection par des contrôles bimensuels qu’il n’y pas eu pollution. Et ce n’est pas parce que l’ARS ne l’affiche pas sur internet qu’il n’y a pas eu détection de pollution.
Les deux plages de Brest (Sainte-Anne du Portzic et le Moulin Blanc) n’ont vu aucun affichage de détection de pollution par l’ARS cet été. Pourtant, par arrêtés municipaux, la baignade y a été interdite plusieurs fois de juin à septembre 2016. Le site Brest.fr annonce qu’une « gestion préventive des eaux de baignade est effectuée par Brest métropole et les communes littorales » et que « des analyses d’eau de mer sont réalisées chaque jour du 15 juin au 15 septembre par les services de Brest métropole, afin d’informer en temps réel les usagers sur la qualité des eaux de baignade des douze plages de la métropole ». Cela tend à montrer l’intérêt de la prise en compte de la question de la qualité des eaux de baignade au niveau de la communauté de commune.