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Les coquilles Saint-Jacques seront-elles pêchables un jour dans la rade ?

De nouveaux arrêtés d'interdiction de récolte et de consommation de tous les coquillages dans plusieurs zones de Bretagne ont été émis par la préfecture. Plusieurs sites sont déjà interdits ou déconseillés pour certains coquillages, notamment en fond de rade de Brest. C'est l'occasion de rappeler l'interdiction, à présent ancienne, de récolte des coquilles Saint-Jacques dans la rade de Brest. Il ne semble guère y avoir de perspectives d'amélioration de la situation.

D'après l'IFREMER l'interdiction remonte à avril 2014.

Le site "pecheapied-responsable.fr" propose une carte de suivi des zones impactées. A ce jour, la récolte des palourdes est interdite sur trois sites en fond de rade.

 

Par communiqué de presse du 15 juin, la préfecture rappelle l'interdiction de pêche des COQUILLES SAINT JACQUES pour présence de toxines amnésiantes (ASP - Pseudo-Nitzschia) dans la rade de Brest.

La préfecture diffuse également une carte des zones interdites : DC160615_carte.pdf

 

Les relevés de surveillance "REPHY" de l'Ifremer sont disponibles sur le site Ifremer Environnement : 

https://envlit-alerte.ifremer.fr/accueil

 

L'interdiction "temporaire" de pêche des coquilles Saint-Jacques en rade de Brest semble assez ancienne. Elle remonte semble-t-il au moins à 2014, soit le début de parution des bulletins de surveillance Ifremer . Elle est lié à l'apparition de toxines ASP (également dites "amnésiantes"). Cette toxine est régulièrement détectée depuis 2014, et encore récemment fait l'objet d'une alerte dans le bulletin du 16 juin 2016.

 

Quelques articles :

Le Télégramme 13/11/2011

Le Télégramme 21/10/2014

Le Télégramme 27/01/2015

Ouest-France 06/08/2015

 

Une dérogation a pourtant été donnée aux professionnels en novembre 2015 : le sujet est bien décrit sur le forum Chasse-Sous-Marine.com.

Cette dérogation concernait toute la zone à l'est d'une ligne entre pointe du diable (Plouzané) et l'ancien fort Robert (Roscanvel), à l'exception de la réserve de l'Auberlac'h. A l'ouest de cette ligne des zones ont été ouvertes par dérogation du Préfet Maritime du 2 décembre 2015.

 

Comme l'indique un document du site Ifremer Environnement, la toxine responsable est composée d'acide domoïque (AD), produit par "un genre de diatomée pennée, Pseudonitzschia" Cette micro-algue n’a été découverte qu’en 1988. L'azote est un élément constitutif essentiel de l'acide domoïque (AD). 

 

Comme pour les algues vertes, la prolifération des pseudo-nitzschia est très probablement la conséquence de l'usage intensif d'engrais azotés (le nitrate est composé d'azote et d'oxygène). 

 

Un article du journal Le Monde l'expliquait déjà en 2012

 

La lutte contre les algues vertes rejoint celle pour les coquilles Saint-Jacques. Les difficultés et les résultats très mitigés contre les algues vertes augurent défavorablement de l'avenir de la pêche à la coquille dans la rade. Du moins en ce qui concerne la pêche "loisir"

Pour les professionnels une dérogation été donnée le 13 novembre 2015 et est toujours valable. Une directive européenne du 15 mars 2002 autorise le décorticage de la partie noix-corail tant que les concentration d'ASP (équivalent AD/kg) y sont inférieurs à 20 mg. La récolte n'est autorisée que si la concentration en AD reste inférieure à 250 mg/kg dans le corps entier des coquilles Saint jacques. Les taux relevés par IFREMER dans la parties Noix+Corail (i.e.  muscle + gonades) ont été largement inférieures au seuil de 20 mg/kg.

 

Un article du Télégramme du 17 novembre 2015 annonçait 20 tonnes. Le 23 avril 2016, un autre article annonçait qu'en réalité la pêche avait été de 70 tonnes. Il annonce également un décorticage par deux entreprises alors que la dérogation de la DDPP n'en désigne qu'une seule (CELTARMOR à Saint Quay Portrieux). Il est vrai que, si une entreprise est agréée, on voit mal ce qui justifierai de l'exclure de l'activité décorticage. L'autre entreprise a été la Aquadis pour le compte de la société Top Atlantique.

 

Au bilan, la pollution par les engrais azotés conduit à des mesures de protection de la population qui se traduisent par une "privatisation" des gisements de coquille Saint-Jacques au profit d’une filière agréée par la préfecture. 

 

Première version : 16 juin 2016

Maj : 2 juillet 2016

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